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Stabat Mater

Homélie du mercredi 15 septembre 2021 (Jn 19, 25-27)



Évangile de Jésus Christ selon saint Jean


Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère

et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas,

et Marie Madeleine.

Jésus, voyant sa mère,

et près d’elle le disciple qu’il aimait,

dit à sa mère :

« Femme, voici ton fils. »

Puis il dit au disciple :

« Voici ta mère. »

Et à partir de cette heure-là,

le disciple la prit chez lui.


– Acclamons la Parole de Dieu.



Homélie


Quand j’étais séminariste et que je me préparais à devenir prêtre, j’ai croisé le chemin d’un petit Foucault qui était servant d’autel. Du haut de ses onze ans, c’était un garçon joyeux, espiègle même. Je me souviens qu’à la messe du dimanche, il aimait porter la croix pour se poster en tête de procession. Et là, il lançait ce qu’il appelait une “opération escargot”. Il avançait à deux à l’heure, à tout petits pas, pour que l’animatrice de chant n’en finisse pas de chanter des couplets et que le curé piétine à l’arrière !


Un jour, le petit Foucault est parti avec ses parents et ses frères et sœurs en vacances, en voiture. Et le papa s’est endormi au volant. La voiture s’est encastrée dans un camion stationné sur une aire d’autoroute. Et là, sur le bitume, la maman du petit Foucault a pris son fils dans ses bras et l’a bercé jusqu’à ce qu’il s’éteigne et qu’il parte rejoindre le Bon Dieu.


Si je vous raconte cette histoire, c’est parce qu’à chaque fois que j’entends cet évangile de Marie au pied de la croix, à chaque fois que je passe devant une Pietà, je vois encore le petit Foucault mourir dans les bras de sa maman.


Toutes les mères le savent : jamais on n’est plus mère que lorsque son enfant souffre. Je me souviens avoir passé une nuit détestable, quand j’étais moi-même enfant : je me tordais de douleurs. Maman était là, voulant prendre sur elle ma détresse. Elle voulait souffrir à ma place. Elle me l’a dit, et je la crois.


Célébrer Notre-Dame des douleurs, c’est célébrer l’amour dont nos mères sont capables pour le fruit de leurs entrailles. Et pour Jésus comme pour nous, c’est dans les moments les plus tragiques de l’existence que l’amour de nos mères se manifeste avec le plus d’éclat.


Le Christ, voyant sa mère debout au pied de la croix, pense à nous. Il pressent que le cœur de Marie ne s’arrêtera pas d’aimer et qu’elle pourra embrasser l’humanité entière dans son amour. Alors, Jésus articule ces simples mots : “Femme, voici ton fils. Et toi… Voici ta mère”.


A ce moment précis, l'humble femme de Nazareth, sans se départir de sa pauvreté, voit sa maternité s'agrandir aux dimensions du monde entier. Désormais, la Mère de Jésus reçoit pour fils et pour filles tous ceux qui se tiennent comme nous, au pied de la croix de Jésus. Désormais nous savons, quelles que soient nos joies ou nos épreuves, que la propre Mère du Messie est là pour nous et se penche sur chacun de nous. Nous le savons par la promesse solennelle du Christ. Ce sont ses derniers mots, son Testament à notre égard.


Pour que Marie veille efficacement sur nous, ne partons pas loin d’elle, restons à ses côtés. Puisque Marie se tient debout au pied de la croix, n’ayons pas peur de nous tenir en présence de ceux qui souffrent. C’est cela, placer notre vie sous le rayonnement de la Croix. C’est cela, porter la croix de Jésus et compter parmi ses amis.


Amen.

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