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Nous avons choisi de vivre

Homélie du jeudi 27 février 2020 (Lc 9, 22-25)



Jésus ne dit pas : “prends ma croix”.

Jésus ne dit pas non plus “prends ta croix”, “fais-toi une croix à ta mesure”.

Comme s’il fallait choisir la souffrance et adapter cette exigence à ce que nous serions capable de porter.


Jésus dit : “choisis la vie”. Il le dit comme toutes les grandes figures de la première alliance n’ont cessé de le répéter. Abraham a choisi la vie en donnant naissance à une multitude d’enfants. Moïse a choisi la vie en sauvant son peuple de l’oppression en Égypte, Salomon a choisi la vie en préférant la sagesse à tout bien. Joseph a choisi la vie en acceptant que Marie reste sous son toit. Tous choisissent la vie et c’est précisément cela qui fait d’eux des disciples du Dieu vivant.


Nous sommes de cette race. Nous aussi nous avons choisi de vivre. Une vie avec le Christ parce que nous avons reconnu en lui le Vivant par excellence. Celui qui vit éternellement auprès de son Père, dans la plénitude de l’Esprit, et qui nous donne la vie en héritage.


“Choisis la vie” dit Jésus, puis il ajoute : “accepte la croix”. Ce qui signifie peut-être : "Quand tu décides vraiment de me suivre et qu'à cause de cela tu rencontres la croix, ne baisse pas les bras, continue à avancer en dépit du poids de l'épreuve".


Pour le Christ, la croix a été terrible. Et souvent notre croix de disciples est faite de choses qui ne devraient pas être : de situations injustifiables, de poids que nous sommes incapables de porter seuls, de freins à nos projets de vie qui menacent de nous laisser aller à des sentiments de lassitude ou de tristesse.


Jésus ne nous demande pas de rechercher ces tourments. Il nous prévient de leur caractère inéluctable et il nous invite à garder le cap quand ils surviennent. Si "vivre, c’est le Christ" (Ph 1, 21) comme le dit Saint Paul, alors les souffrances et la peine ne doivent pas nous détourner de lui. Il est la Vie et il n’y en a pas d’autre.


Perdre sa vie pour le Christ, ce n'est pas renoncer à vivre. Il s’agit d’accepter que notre existence soit - pour une part - traumatisante. Assumer la croix pour le Christ, c'est vouloir aller jusqu'au bout avec lui, en allant jusqu'au bout de notre réponse à son appel.


Amen.



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